Sept ans de harcèlement de rue
Une comparaison de Bruxelles, Paris et San Francisco
Ou ce que peut recouvrir l’ennuyant “les français sont horribles, les [canadiens | suisses | insérez ici une nationalité] sont beaucoup plus [polis | gentils | accueillants].”
Il se passe rarement une semaine sans que je ne voie un.e sociologue se moquer sur Twitter de la naïveté ou de la supposée mauvaise foi des français.e.s de l’étranger qui y trouvent l’herbe plus verte. J’ai toujours été ennuyée par ces réactions, surtout quand elles sont adressées à des femmes trouvant leur pays d’accueil moins sexiste— le dernier exemple que j’ai vu concernait le Québec. On pourrait pourtant penser que ledit sexisme prend d’autres formes, qu’il est vécu différemment, ou qu’il est effectivement moindre, et tenter de comprendre pourquoi. Qui sait, on risquerait d’apprendre des choses. Ayant vécu la majeure partie de ma vie adulte hors de France, j’avais en tête un article sur le sujet depuis quelques temps déjà.
Il s’avère que je tiens depuis presque sept ans un tableau sur mes mésaventures de rue, du harcèlement sexiste aux accidents de vélos en passant par les insultes et agressions homophobes. Commencé à Bruxelles en 2011 avec l’idée d’en faire un projet de visualisation de données pendant mon master à l’Ecole de Recherche Graphique, il est vite devenu un outil pour réduire les risques inhérents au fait de se déplacer d’un point A à un point B, en étant à même de mieux identifier les endroits ou circonstances où je me trouvais plus à risque d’être insultée, suivie, en un mot harcelée. J’ai notamment essayé de quantifier le risque à porter une jupe ou un jean, de porter un fichu, d’avoir un casque sur les oreilles, un casque et un livre dans les transports en commun, de ne pas répondre, de répondre, de ne pas sourire, de sourire. Globalement, j’ai surtout appris à éviter certains endroits et après un temps d’adaptation réussi à réduire la quantité de harcèlement de rue qui m’était imposée. Solution très peu satisfaisante s’il en est.
Mais depuis quelques mois, à San Francisco, plus de harcèlement de rue. Je me suis dit que j’avais peut-être trouvé la recette miracle pour passer inaperçue sans le savoir. Puis j’ai passé une semaine à Paris. Où les insultes ont plu. Où j’ai dû affronter un frotteur dans le métro. Business as usual. Les gens sont tout de même mieux élevés à San Francisco, ai-je pensé, avant de me demander si j’étais en train de devenir une caricature de la figure de l’expatriée honnie. À rebours de toutes les statistiques sur les risques d’agression (le taux d’homicides est bien plus élevé en Californie qu’en France par exemple), mon sentiment de sécurité dans l’espace public urbain est beaucoup plus élevé à San Francisco qu’à Paris. Pourquoi ?
Les données
Commençons donc par les données sur lesquelles je me base pour cet article (que je ne partagerai pas dans leur intégralité, pour des raisons évidentes de vie privée). J’ai tenu cette liste d’incidents de manière plus ou moins sérieuse de janvier 2011 à aujourd’hui. De janvier 2011 à septembre 2013, je vivais principalement à Bruxelles. De septembre 2013 à octobre 2016, principalement à Paris. D’octobre 2016 à mai 2018, principalement à San Francisco. Trois grands centres urbains, très différents les uns des autres cependant (voir plus bas), pour des périodes entre 18 et 36 mois, ce qui donne le temps de s’habituer à une ville.
Ce fichier n’est pas complet. Une semaine du printemps de 2015 à Paris, j’ai ainsi été sifflée, insultée, suivie, ou menacée de viol tous les jours de la semaine. Si je me souviens particulièrement de cette semaine là, c’est qu’après avoir tout noté, je devais sortir, reprendre mon vélo et aller donner cours. C’était soudainement devenu insurmontable. J’ai arrêté de noter quelques temps. Mieux valait ignorer le problème. En réalisant ce travail de collecte, je pensais pouvoir relativiser le harcèlement de rue. C’est le contraire qui s’est passé : j’ai dû me confronter au fait qu’il était d’une plus grande violence que je ne le réalisais ou l’aurais estimé. Ce qui me fait penser que les enquêtes de victimisation sont sous-estimées. Bref, ce fichier est plutôt complet bien qu’il sous-estime probablement les incidents les moins graves, m’a suivi dans trois villes différentes, et puisque je l’avais sous la main, je m’en suis aussi servi pour noter les incidents à vélo. Quand un automobiliste vous hurle de retourner à votre cuisine avant de faire un écart pour vous faire peur ou tomber de vélo, ça doit bien compter comme harcèlement de rue sexiste ? Plus sérieusement, étant donné que les incidents liés à la pratique du vélo constituent une importance différence entre Paris et les autres villes, il me semble important de leur donner une place à part.
On m’a souvent dit que je subissais une quantité de harcèlement de rue surprenante, manière élégante de suggérer que je devais exagérer. J’en subis plus que d’autres et moins que certaines femmes que je connais. Voilà un deuxième: pourquoi ?
Interactionniste que je suis, j’ai depuis quelques semaines ré-examiné ce fichier pour répondre à ces deux questions : Pourquoi moi ? Pourquoi mon sentiment de sécurité dans l’espace urbain diffère d’une ville à l’autre ? Avec leurs corollaires : quelles sont les caractéristiques, personnelles ou environnementales, qui font que je subis ces agressions plus/moins que d’autres ? Est-ce que je peux identifier des causes en comparant plusieurs villes entre elles ?
Comparaisons brutes
Une première manière de comparer ces trois situations sont les chiffres simples d’incidents survenus dans la rue. Notons que ces catégories sont adaptées à mes expériences de l’espace urbain. Le harcèlement de rue à lui seul est difficile à définir. J’ai tout rapporté au semestre (fréquence sur une période de 26 semaines ou 6 mois), avec un arrondi à l’unité inférieure pour les évènements récurrents, à la décimale la plus proche pour les moins fréquents.
Quelques notes : les violences volontaires sont les violences physiques (coups, avec ou sans arme). Les accidents de circulation désignent des accidents sans responsabilité de ma part, ayant provoqué ou non une Interruption de Temps de Travail (ITT). Il s’agit principalement des automobilistes ou motards “poussant” volontairement un vélo qui les gênent Je leur accorde le bénéfice du doute en parlant d’accidents de circulation plutôt que de violences volontaires. Les agressions sexuelles sont tous les évènements caractérisés comme tels par la loi française, ce qui inclut donc les tentatives d’agressions sexuelles, et sont principalement le fait de frotteurs dans le métro (mais aussi par exemple du passager de voiture essayant de caresser les cuisses des cyclistes en short au feu rouge). Menaces avec armes désigne les incidents pendant lesquels un ou plusieurs harceleurs de rue a montré une arme (e.g., canif) sans en avoir fait usage. Autres types de harcèlement fait référence au fait d’être suivie de manière insistante, menaces sans armes et l’exhibitionnisme. Insultes recouvre les insultes sexistes et homophobes. Sifflements et commentaires serait en anglais désigné par ‘catcalling.’ Cela inclut par exemple les “vous êtes bien jolie, vous voulez pas venir dans mon lit ?” Pour un incident, plusieurs catégories peuvent s’appliquer. Par exemple, un commentaire peut se transformer en insulte puis en menace.
Le graphique ci-dessous montre que ce sont les insultes et les sifflements et commentaires qui sont de loin les formes les plus courantes de harcèlement. On peut remarquer que le taux de sifflements et commentaires est identique à Paris et à Bruxelles : environ un incident par semaine. Je ne supposerais pas que c’est une sorte de constante, j’attribuerais plutôt ce fait au fait de noter insultes, sifflements et commentaires à la fin de la semaine et de ne pas tous les comptabiliser. Si rien de particulièrement mémorable ne s’est passé, j’ai parfois simplement noté si oui ou non il y a eu insulte et/ou commentaires plutôt que chacune de leurs occurrences. La collecte est de meilleure qualité à San Francisco. Je n’ai pas promis un jeu de données parfait !
Si l’on regarde uniquement les violences les plus graves (voies de fait, accidents de circulation, agressions sexuelles), Paris est de loin la ville la plus violente, avec plus de 7 incidents violents par semestre, soit plus d’un par mois.
Même en incluant les menaces avec armes, San Francisco est de loin la ville où les violences de rue sont les plus faibles.
La régularité des incidents de rue est beaucoup plus importante à Paris et à Bruxelles qu’à San Francisco. Ce qui donne un élément de réponse : je me sens moins en sécurité à Paris parce que j’y ai subi plus d’agressions plus graves. Mon sentiment d’insécurité est peut-être plus important quand il est renforcé par des agressions moins graves mais plus régulières (plus de deux incidents par semaine en moyenne à Paris). Peut-on en déduire que les parisiens sont plus sexistes et violents que les bruxellois ou les franciscains ? Quelques considérations à prendre en compte avant de sauter aux conclusions.
“Mais où t’es allée traîner ?” Des questions d’échelles et de modes de transports
Jusqu’ici j’ai pris l’échelle de la ville comme comparaison. Mais ces trois villes sont disparates, de taille différente, avec des taux de crimes et délits très variables selon les voisinages par exemple. La première question que je me suis donc posé, c’est comment comparer les zones et temporalités dans lesquelles ces agressions ont eu lieu. Ai-je utilisé des modes transports différents ? Ai-je passé plus de temps dans la rue dans une ville ou dans l’autre ? Ai-je vécu dans des endroits, ou eu des pratiques de l’espace urbain, modifiant le risque relatif d’être victime de délits ?
Pour les moyens de transports c’est facile : dans les trois villes, j’ai utilisé principalement le vélo, suivi par la marche et les transports en commun — la rue et les transports en communs cristallisant souvent les inquiétudes d’être victime de violences. Peu de changements. En revanche les infrastructures diffèrent considérablement. La plupart de mes trajets à vélos à Paris et Bruxelles se faisaient sur des bandes cyclables, ou des pistes cyclables non protégées, en mauvais état ou non respectées. Tandis qu’à San Francisco, elles font le plus souvent minimum 1 mètre 50 de large, et souvent sont protégées. Cela étant dit ainsi qu’indiqué la majeure partie des accidents de vélo à Paris, généralement légers, étaient d’origine volontaire. En terme de temps passé dans l’espace public, il semble peu ou prou le même : je fais approximativement le même temps de trajet quotidien dans chaque ville. Idem pour les pratiques de l’espace urbain (horaires, accompagnement ou non).
Un autre facteur dont je n’avais pas initialement tenu compte est la densité urbaine : Paris étant beaucoup plus dense, cela affecte le nombre de personnes croisées à chaque déplacement. On pourrait envisager qu’elle ait un double effet. Un effet primaire d’augmenter les rencontres risquant de créer des agressions. Un effet secondaire d’engendrer du stress créant des confrontations. Puis il faut considérer les modes de transports de manière plus générale : les métros franciscain et bruxellois sont beaucoup moins développés que le parisien, et leur taux d’occupation moindre. Cela permet beaucoup plus facilement d’éviter les tentatives d’agressions sexuelles, en s’asseyant ou en s’appuyant contre les cloisons avec un sac dans les bras.
Pour la tonalité sociale de l’environnement, c’est plus compliqué. On pourrait en effet supposer que devenir ‘expatrié’ confère une position sociale plus avantageuse, diminuant l’expérience et la tolérance des incivilités. Ce qui se traduirait notamment par une vie de quartier différente. En emménageant à San Francisco, craignant les violences par armes à feu, j’ai consulté la crime map gérée par la ville pour choisir mon quartier (en supposant que ce type de violence était probablement plus souvent signalée, donc que la carte était fiable), mais je n’ai pas d’équivalent pour Bruxelles ou Paris. Je peux par contre comparer la procédure de choix de quartier : j’ai chaque fois cherché des logements au prix de location inférieur à la moyenne de la ville, ce qui m’amène dans des quartiers similaires. Des quartiers dits mixtes, en cours de gentrification, dont 30 à 50% de la population était née à l’étranger, où j’étais en dessous du revenu médian. Au niveau économique, le PIB par habitant est similaire à Paris et à San Francisco (celui de Bruxelles est beaucoup plus bas). Les inégalités sociales sont difficiles à comparer, vu le nombre d’indicateurs que l’on pourrait utiliser, mais si l’on regarde le taux de pauvreté, Paris est la ville la moins inégalitaire (voilà pour San Francisco et Bruxelles). Si l’on considère que plus d’inégalités sociales crée plus de violences interpersonnelles (par exemple, vivre en ZUS augmente “toutes choses égales par ailleurs” le risque d’être confronté à des violences interpersonnelles), vivre à Paris devrait s’accompagner un risque relatif moindre.
Enfin il y a la question des politiques de sécurité. L’espace urbain serait-il plus policé ici qu’ailleurs ? Avec 33,2 personnels de police pour 10 000 habitants, San Francisco ne se distingue pas de Paris (je n’ai pas trouvé les chiffres exacts, qui diffèrent par arrondissements, sans compter qu’il faudrait sans doute intégrer les personnels de l’opération Sentinelle, mais la France a un taux de 34 personnels de police pour 10 000 habitants). Tous deux auraient une présence policière moins importante que Bruxelles (idem, la Belgique a un taux de 41,2). On pourrait imaginer que les pratiques policières différent localement, avec une criminalisation plus importante du harcèlement de rue. Il est certain que le taux d’incarcération aux Etats-Unis est beaucoup plus élevé, mais il semble peu probable que cela ait un effet aussi drastique sur le harcèlement de rue, puisque les estimations de prévalence du harcèlement de rue y restent élevées.
“Mais t’étais habillée comment ?” De l’impact de la position sociale
Se pose également la question de la position sociale relative : un changement radical de profession, d’âge, ou encore de garde-robe, aurait pu impacter le risque de victimisation dans des situations similaires. Pour paraphraser une amie, à Paris si tu mets une jupe, il y aura toujours quelqu’un pas loin qui la portera mieux que toi ; à [ville du sud de la France], la jupe te démarque et te vaut des remarques. Le facteur de risque n’est pas la jupe, mais le fait d’être remarquée par les agresseurs potentiels. Et il est difficile de savoir exactement ce qu’ils remarquent… puisque c’est contextuel. En tout cas, l’augmentation des insultes homophobes en passant de Bruxelles à Paris peut potentiellement s’expliquer par le fait d’avoir porté les cheveux plus courts. Inversement, la baisse en arrivant à San Francisco peut s’expliquer par la proximité d’un quartier gay historique. Ou encore, ma vulnérabilité est renforcée à Paris par l’hostilité contre les cyclistes (ce qui reste à être quantifié, mais la communauté #vélotaf sur Twitter l’illustre tous les jours). De plus, aux Etats-Unis les statistiques disponibles suggèrent des différences de risque en fonction de l’origine perçue : les femmes blanches subiraient moins le harcèlement de rue que les femmes de couleur. Tandis que plus une femme serait avantagée socialement, moins elle y serait confrontée. Ce qui potentiellement montre surtout des différences de pratiques spatiales (par exemple, utiliser une voiture, passer moins de temps dans l’espace public). Mais aucune comparaison n’est possible avec la France ou la Belgique où ces statistiques n’existent pas à ma connaissance.
On pourrait également y voir un changement d’attitude : éviter plus ou moins la confrontation (par exemple, ne pas demander aux motards de rouler sur la route plutôt que sur la piste cyclable m’aurait probablement évité 10 jours d’ITT), avoir plus ou moins peur du harcèlement de rue. Chacune développe des attitudes spécifiques pour s’en protéger, avec une efficacité relative selon le contexte. Par exemple, je n’adresse pas la parole aux gens qui initient la conversation alors que je n’avais pas l’intention d’avoir une conversation. Ce qui semblent mieux fonctionner à San Francisco qu’à Paris : mon silence n’a fait dégénérer la situation qu’une seule fois à San Francisco (ainsi qu’indiqué par un charmant “Ya gonna talk to me bitch!”). Mais répondre activement aux harceleurs de rue a tout autant mené à l’aggravation, en moyenne plus importante (de sifflements à violences physiques). Difficile donc de prévoir quelle stratégie sera la plus efficace. L’impact de l’environnement sur l’efficacité des stratégies des personnes visées par le harcèlement de rue est un angle mort des recherches sur le sujet que j’ai consultées (voir les références en fin d’article et leur bibliographie).
Tout cela ne répond pas directement à la question de départ (pourquoi moi ?), mais donne des éléments pour apprécier comment le harcèlement de rue subi peut varier d’une personne à une autre. Quand on parle de harcèlement de rue et de sexisme, c’est un phénomène qui dépasse largement le seul genre perçu. Il punit également celles et ceux qui défient les normes genrées contextuelles pour une raison ou pour une autre, ou celles et ceux qu’on veut chasser du paysage urbain comme les cyclistes. Mais il me semble que les personnes sont tout à fait à même de comparer objectivement incivilités, insultes et délits subis, tout en prenant en compte le fait que les interactions avec l’environnement ne peuvent pas être les mêmes.
Alors, les parisiens sont-ils plus violents ?
Oui et non : c’est plus compliqué que ça. On remarquera déjà que la nature des agressions diffère, ce qui peut en partie être attribué à ce qui est considéré comme une déviance. Tandis qu’en France certaines continuent à défendre le droit d’être agressée sexuellement par les frotteurs dans le métro, c’est un avis assez inaudible à San Francisco. SOS homophobie alerte sur l’augmentation du nombre de violences homophobes signalées (je n’ai rien à voir avec cette augmentation. Je ne pense jamais à leur envoyer de signalements). On pourrait donc supposer une homophobie et un sexisme particulièrement élevé en France. D’un autre côté, la menace avec arme étaient de nature beaucoup plus sérieuse à San Francisco, faisant paraître les canifs parisiens inoffensifs. Mais le fait que quelqu’un ait une arme à feu à la ceinture ne semble pas particulièrement émouvoir les franciscains. Ce qui est perçu comme plus grave arrive peut-être moins souvent. En bref, on ne peut pas comparer des niveaux de violence puisque le référentiel même de ce qui constitue une violence, de ce qu’on perçoit comme étant faire violence, est relatif même si on préférerait que ce ne le soit pas.
Ce qui ne change rien au fait qu’à l’échelle individuelle, Paris est une ville plus sexiste, plus homophobe et plus violente, ce qui par ailleurs se vérifie dans mes statistiques par pays. Force m’est de constater qu’il est plus facile quand on n’est pas constamment en danger dès qu’on met le pied dans l’espace public de travailler à réduire les autres formes de sexisme. Que par conséquent le niveau d’inégalités de genre associé avec un endroit donné peut paraître moindre (entendre qu’il affecte moins visiblement le quotidien) quand les autres indices utilisés disent le contraire. Comme sociologues, on pourrait s’intéresser à ce savoir populaire qu’est le climat perçu d’une ville ou d’un pays, plutôt que de prendre de haut les discours de personnes ayant choisi de vivre à l’étranger, ou de le disqualifier pour s’épargner un nécessaire travail de compréhension et de nuance. Même sur Twitter.
Références
Logan L. (2015) Street Harassment: Current and Promising Avenues for Researchers and Activists, Sociology Compass, 9, 196–211, doi: 10.1111/soc4.12248.
Beck, F., Cavalin, C., & Maillochon, F. (2010) Violences et santé en France: état des lieux, La Documentation française (Collection Etudes et statistiques).
Merci à Anne, Lucile et Emile pour leurs relectures et corrections.